Cette étude décrit la diversité et les caractéristiques de l’environnement alimentaire dans lequel s’approvisionnent et consomment les ménages de Ziguinchor (Sénégal), ainsi que leurs pratiques d’approvisionnement et de consommation alimentaire. Elle met en évidence le dynamisme et la densité du commerce de détail alimentaire dans cette ville.
Il en ressort qu’à côté de quelques produits alimentaires de base importés bien ancrés dans les habitudes alimentaires, on y trouve et consomme également de nombreux produits venus de basse Casamance, d’autres régions du Sénégal ou des pays voisins (Guinée et Guinée-Bissau). Mais la question alimentaire se pose surtout en termes d’accessibilité aux produits. Ceux qui sont denses en nutriments (comme les légumes, les fruits, ou les produits halieutiques) sont par exemple moins disponibles dans les quartiers les plus défavorisés que les produits transformés. Et les populations qui habitent ces quartiers rencontrent de nombreuses difficultés pour se rendre au marché central.
Ce document met également en lumière l’hypothèse selon laquelle le secteur de la post production offre des opportunités d’emplois et de revenus, notamment pour des femmes. Mais ces dernières, majoritaires dans la restauration de rue et bien présentes dans le commerce de détail de produits agro-alimentaires, restent confrontées à des situations plus précaires que les hommes, ce qui appelle un soutien tout particulier à ces actrices du système alimentaire de Ziguinchor.
« Le système alimentaire de Ziguinchor  » publié par le Grdr en partenariat avec la ville de Ziguinchor, le CIRAD, l’ISRA BAME et l’Université Assane Seck de Ziguinchor s’appuie sur plusieurs séries de données, collectées entre septembre et décembre 2021 auprès de 497 points de vente dans 10 quartiers de la ville et de 450 lieux de restauration de rue dans les 35 quartiers que compte la commune de Ziguinchor.