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Améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement dans le Gorgol et le Guidimakha (Mauritanie)

Le « Projet eau et assainissement au Guidimakha et au Gorgol » (PEAGG), financé par l’Union européenne et l’AFD pendant 4 ans et demi, s’est achevé en décembre 2015. Mis en place par le Grdr dans 32 villages mauritaniens, ce projet permet à 30 000 personnes supplémentaires d’avoir accès à l’eau potable et aux services d’hygiène de base. Des résultats rendus possibles grâce à la participation de l’ensemble des acteurs concernés : autorités locales et nationales, usagers de l’eau, opérateurs privés et associations partenaires. L’implication des communes et des populations devrait permettre d’assurer la pérennité du programme. Un guide d’accompagnement des communes vient d’être publié par le Grdr en partenariat avec le Gret (dans le cadre du projet AICHA), ainsi qu’un film « Sur les traces de l’eau en Mauritanie ».

« Les gens doivent avoir de l’eau pour participer au développement, c’est la source de la vie »

Pour Hadjiratou Khalidou Bâ, maire de Gouraye, commune frontalière entre la Mauritanie et le Sénégal, le manque d’eau potable est une problématique centrale pour les régions du Guidimakha et du Gorgol, dans le sud de la Mauritanie. Un grand nombre de maladies liées à l’eau se développent et les taux de mortalité maternelle et infantile sont particulièrement élevés. De plus, la corvée d’eau, réservée aux femmes et aux enfants, est très consommatrice en temps et empiète sur l’éducation et les activités génératrices de revenus.

Pour améliorer les conditions de vie des populations locales, le PEAGG a construit plusieurs types d’ouvrages, permettant, selon Adama Sy, député du Gorgol au Parlement mauritanien « d’augmenter le taux d’accessibilité à l’eau de façon significative ». Au final 52 forages ont été réalisés, après les tests de productivité et de qualité 24 ont été équipés de 11 postes d’eau et de 12 réseaux d’adduction d’eau potable, qui alimentent à leur tour des fontaines publiques, au cœur même des villages bénéficiaires, grâce à l’énergie solaire.

Ce service, dans le Guidimakha, sera bientôt géré par des délégataires privés, chargés de leur entretien, moyennant rémunération par les usagers. Hajiratou Khalidou Bâ insiste sur le fait que les communes exigent de ces délégataires qu’ils « prennent les fontainiers et les gestionnaires de l’eau dans les villages et qu’ils les forment à l’utilisation et à la vente de l’eau ». Dans le même ordre d’idées, une vingtaine d’artisans des villages en question ont été formés aux travaux de maçonnerie et de construction de latrines. Ainsi, le savoir-faire nécessaire est désormais disponible à l’échelle locale et les familles qui souhaitent construire de nouvelles latrines disposent de la main d’œuvre indispensable.

Sensibiliser les populations aux questions d’hygiène et d’assainissement

Dans ces mêmes villages, l’accès aux services d’assainissement de base était particulièrement limité. Le manque de latrines et la défécation à l’air libre sont à l’origine de nombreuses maladies, sans parler de l’inconfort des populations. Grâce au PEAGG, dans les villages du projet, 38% des ménages au Guidimakha et 73% au Gorgol sont désormais équipés de latrines familiales contre respectivement 14% et 32% avant le projet. Dans les écoles, ce sont près de 2 500 élèves qui ont dorénavant accès à des sanitaires, ce qui facilite au quotidien leur scolarité. Mais la construction de latrines ne peut avoir d’impact positif sans sensibilisation des populations aux règles d’hygiène de base. C’est pour cette raison que le PEAGG prévoyait un fort volet sensibilisation, à travers la méthode ATPC [1], une méthode d’animation participative et dynamique.

Impliquer l’ensemble des acteurs pour pérenniser les acquis

Pour s’inscrire dans une logique durable, la participation des acteurs locaux et de la population est indispensable. Pour définir les besoins de la population, le Grdr s’est donc basé sur sa proximité avec les habitants de la région, particulièrement au travers des cadres de concertation locaux, associant élus locaux, partenaires, sociétés civiles… et les associations de migrants qui, comme le rappelle Hadjiratou Hhalidou Ba « s’orientent beaucoup sur des activités de développement, telles que l’eau, l’assainissement, la santé et l’éducation » en faveur de leur région d’origine.

A l’issue de ce processus, un plan d’action prioritaire, mettant les questions de l’eau et de l’assainissement au cœur du développement de ces communes, s’est dégagé. Des études socio-économiques, hydrographiques, cartographiques, historiques et des enquêtes de proximité ont complété la connaissance du territoire par les communes qui ont été associées à l’ensemble des phases du projet. Hajiratou Khalidou Ba témoigne : «  On s’est retrouvés tous les 6 mois pour discuter des avancements, ce qui a pu être fait et ce qui n’a pas pu être fait jusque-là, les freins qu’on a rencontrés, les problèmes et quelles sont les mesures à prendre ». Pour Adama Sy, la « méthodologie, intéressante en termes de responsabilisation des populations, […] permet la participation aussi bien de la commune, des populations bénéficiaires, mais aussi de l’Etat en tant que maître d’ouvrage public chargé de surveiller et de contrôler la bonne exécution des activités ».

[1] Assainissement total piloté par la communauté (ATPC)


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